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Les limites des Zones à Faibles Émissions (ZFE) en France

Qu’est-ce qu’une ZFE ?

Depuis plusieurs années déjà, la France met progressivement en place des Zones à Faibles Émissions (ZFE), dans plusieurs grandes villes du pays. L’objectif principal de ces mesures est de réduire la pollution atmosphérique et de promouvoir une transition vers des moyens de transport plus propres ; il s’agit donc d’un but éminemment louable, et qui n’appelle pas à la critique. Cependant, en examinant de plus près le fonctionnement de ces ZFE, il est clair que certaines incohérences existent, créant même une véritable aberration dans le système, notamment en ce qui concerne la classification Crit’Air attribuée aux véhicules.

Les limites des critères de classification

Concrètement, cette classification Crit’Air est un système qui classe les véhicules en fonction de leurs émissions polluantes – et plus particulièrement des particules fines et de l’oxyde d’azote (NOx). Il existe six niveaux de Crit’Air, allant du Crit’Air 0 (réservé aux véhicules électriques) au Crit’Air 5 (pour les véhicules les plus polluants). Cependant, dès que l’on observe de plus près quels véhicules disposent de quelle vignette, il est troublant de constater que certains véhicules sportifs haut de gamme, tels que les Ferrari neuves, sont classés Crit’Air 1, tandis que des voitures plus anciennes – et moins polluantes en termes d’émissions de CO2 – comme une Mégane III diesel, sont classées Crit’Air 3.

Cette aberration dans le système de classification soulève des questions sur l’efficacité réelle des ZFE en France. Comment se fait-il qu’une voiture de luxe équipée d’un V8 birturbo de presque 700 chevaux – qui consomme évidemment plus de carburant et émet davantage de polluants – soit classée dans une catégorie inférieure à celle d’une voiture plus modeste et à l’impact plus faible en matière d’émissions de CO2 ? Cette disparité crée une distorsion des efforts et des sacrifices demandés aux automobilistes pour réduire la pollution.

Il est compréhensible que les critères de classification Crit’Air soient basés sur les normes européennes d’émissions et que les véhicules plus récents répondent généralement à des normes plus strictes. Cependant, cela ne justifie pas complètement la situation actuelle, le cœur du problème résidant dans le choix – politique – qui a été fait, de chercher à pénaliser les véhicules diesel, alors même que, toutes choses étant égales par ailleurs, ils produisent moins de gaz à effet de serre que les modèles essence, et contribuent donc moins au réchauffement climatique. La vignette Crit’Air n’intègre pas le CO2 dans son calcul, ne se concentrant – comme cela été évoqué précédemment – que sur les particules fines.

Une fois encore, cette logique, bien qu’imparfaite, pourrait s’entendre si l’on s’intéressait réellement aux émissions de chaque véhicule, mais ce n’est pas le cas ; la vignette Crit’Air dépend uniquement de la norme EURO en vigueur lors de l’homologation de la voiture, et cela change tout ! Un Hummer peut parfaitement prétendre à une vignette Crit’Air 2, alors qu’une citadine âgée d’une vingtaine d’années (comme la 206 2.0 Hdi) sera classée Crit’Air 4 et est d’ores et déjà interdite de circuler dans certaines agglomérations, quand bien même elle aurait toujours été parfaitement entretenue et avec un contrôle technique vierge. Or, évidemment, dans la « vraie vie », un 4×4 de près de 3 tonnes ne saurait polluer moins qu’une citadine d’à peine une tonne …

Une telle distinction est non seulement injuste pour les propriétaires de véhicules plus anciens et moins polluants, mais elle contribue finalement aussi à la perpétuation des inégalités économiques. En effet, les propriétaires de voitures de luxe peuvent se permettre d’acheter des véhicules neufs, souvent plus chers, et ainsi échapper aux restrictions de circulation dans les ZFE. Pendant ce temps, les propriétaires de voitures plus anciennes, qui sont souvent ceux avec moins de moyens financiers, se retrouvent pénalisés.

Vers une modification des critères de classification ?

Pour remédier à cette aberration, il est crucial de revoir les critères de classification Crit’Air afin de refléter plus fidèlement les émissions réelles des véhicules – aussi bien en termes de CO2 que de particules fines. Il est également nécessaire de mettre en place des incitations financières et des solutions alternatives de transport doivent être développées pour encourager une transition vers des véhicules plus propres pour tous les automobilistes, indépendamment de leur niveau de revenu.

Dans l’intervalle, il y a un moyen simple et peu coûteux de contourner le problème des ZFE – ou, plus exactement, de leur actuelle inefficacité. Il suffit de choisir un véhicule âgé de plus de 30 ans, comme une Twingo I, par exemple (sortie en 1993), et de l’immatriculer en tant que véhicule de collection. Cela vous en coûtera quelques centaines d’euros pour le véhicule, plus quelques dizaines pour l’obtention du certificat ad hoc, et vous aurez alors tout loisir d’accéder aux centres urbains. De fait, les ZFE prévoient une dérogation pour les véhicules de collection, or en France, il n’existe pas – encore – de définition précise de ce type de voiture. Tout modèle de plus de 30 ans peut se prévaloir du statut de véhicule de collection … et grâce aux acteurs du marché de la rechange indépendante, vous pourrez même l’entretenir sans difficulté pendant bien des années encore !

Sources : www.frandroid.com, www.capital.fr, www.ecologie.gouv.fr, www.guichetcartegrise.com, www.geeketbio.com, www.francetvinfo.fr